Commençons par le commencement : certains d’entre vous ne sont peut être pas familiers avec la fable du colibri, à l’origine du nom de ce blog, et aussi de ma démarche de transition alimentaire. Cette fable amérindienne a été popularisée par Pierre Rabhi, penseur français pionnier de l’agriculture écologique.
Voilà le pitch :
Dans les temps anciens, tous les animaux de la forêt vivaient en harmonie. Un jour, un immense feu se déclara et commença à tout dévorer sur son passage. Les animaux, pris de panique, observaient, impuissants. Tous, sauf un : le colibri, le plus petit de tous les oiseaux, se précipita à la rivière, remplit son bec d’eau et s’envola vers le feu pour y déverser les quelques gouttes qu’il avait récoltées. Puis il repartit vers la rivière et recommença son entreprise, encore et encore. À un moment, le tatou interpella l’oiseau : « Colibri, pourquoi te fatigues-tu? Tu vois bien que ça ne sert à rien, tu n’arriveras jamais à éteindre le feu, tu es trop petit, tes efforts sont vains. Nous sommes condamnés. » Ce à quoi le colibri répondit au tatou :
Peut être, mais je fais ma part.
Cette parabole est importante, parce que, pour moi, elle a vraiment joué le rôle de déclencheur. Depuis longtemps déjà j’étais sensible aux préoccupations écologiques, mais l’ampleur des enjeux est telle, que c’en était décourageant. J’avais l’impression que, quoi que je puisse entreprendre, ce ne serait qu’une goutte d’eau dans l’océan. Que ce n’est pas ça qui changerait la donne. Alors à quoi bon?
La fable du colibri m’a permis de prendre conscience qu’il n’y avait pas de petit geste, et que le pire des comportements finalement, c’était l’attentisme et le découragement. Je devais moi aussi être un colibri et essayer de faire ma part. Parce que ce sont les petits ruisseaux qui forment les grandes rivières. Donc j’ai décidé d’arrêter de me cacher derrière l’excuse du « de toutes manières, qu’est-ce ca change ? », et de me prendre en main, de changer les choses, à mon échelle, aussi petite soit-elle.
Précision importante :
Mon but ici n’est pas de donner des leçons, parce que je suis loin d’être irréprochable : je continue à prendre la voiture quand certains trajets pourraient être faits en transports en commun, je m’achète des vêtements dans des enseignes de “fast-fashion”, je me fais livrer par Amazon etc. Mais je suis devenue actrice d’une certaine forme de transition, et j’essaie chaque jour de faire mieux, de faire plus, et de montrer l’exemple à mes filles, dans l’espoir de leur offrir un futur pas trop moche.